Boîte à outils « Avant de se presser vers l'austérité...»
Dans le cadre des travaux de la Commission de révision des programmes, le GASP à développé sur cette page un outil afin de sensibiliser la population et les décideurs aux enjeux liés aux mesures d'austérité, qui nous le savons, auront de graves conséquences sur la population plus vulnérable, ainsi que de proposer d'autres avenues avant de se lancer vers de telles mesures.
La plateforme web de "consultation" de la population sur la révision des programmes, avec des questions et une mise en contexte bien orientées donnent des résultats similaires à ce que le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, veut entendre et semble servir d’exutoire comme nous le craignions. À en croire les commentaires recueillis par le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, sur son forum de consultation en ligne sur la révision des programmes, nommé « dialogue social », l’équilibre budgétaire du Québec pourrait être atteint en fermant les commissions scolaires, en mettant les fonctionnaires au régime sec, en abolissant les garderies à 7 $ ou encore en pénalisant les bénéficiaires de l’aide sociale aptes au travail, par exemple. De telles mesures seraient un véritable recul pour notre société et auraient inévitablement un effet plus important sur la population vivant en situation de pauvreté et d'exclusion sociale. Les programmes dont le Québec s'est doté, malheureusement mis à mal depuis plusieurs années, permettent actuellement de diminuer les inégalités sociales et conserver un filet social pour les personnes vivant des difficultés. Nous invitons la population à faire contre-discours sur la plateforme de consultation intitulée dialogue social en abordant les points suivants :
· Appeler à des stratégies ciblées vers les revenus de l’État (l’enrichissement des coffres de l’État en révisant ses mesures fiscales) plutôt que vers un appauvrissement des services existants ;
· Faire connaître les impacts sociaux et économiques de la logique d’austérité ;
· Dénoncer les mesures visant accroître les inégalités sociales et proposer des des stratégies visant à les réduire et mieux répartir les richesses ;
· Faire valoir que le financement en matière de lutte à la pauvreté répond à des besoins criants et représente un investissement à moyen et long terme.
Voici quelques pistes de réflexion pour chacun des points ci-dessus :
1) Appeler à des stratégies ciblées vers les revenus de l’État (l’enrichissement des coffres de l’État en révisant ses mesures fiscales) plutôt que vers un appauvrissement des services existants
Résumé : Les riches s’enrichissent plus vite que le reste de la population ce qui explique l’écart croissant entre les plus riches et les plus pauvres. Ça, on le sait. Des études nous démontrent le fossé encore et encore. Mais pourquoi s’enrichissent-ils aux dépens des autres? La dernière étude de l’IRIS, réalisée par le chercheur-associé Paul-André Lapointe, offre des éléments de réponse. En gros, l’affaiblissement des syndicats a mené à une perte du pouvoir de négociation des travailleuses et des travailleurs, limitant leur capacité à profiter des gains en productivité. Et si on n’arrive plus à avoir de rapport de force, on n’arrive plus non plus à négocier des conditions de travail avantageuses ou qui permettent que les revenus suivent les gains en productivité.
Résumé : Les inégalités sont à la hausse. Depuis maintenant une trentaine d’années, on ne compte plus les publications, les rapports et les études qui appuient sur la sonnette d’alarme. Un monde plus inégalitaire, c’est non seulement un monde dans lequel la pauvreté est à la fois plus dure et plus étendue; ce sont aussi des sociétés qui se disloquent : problèmes de logement, d’alimentation, de santé, de transport, etc.
La question que l’on peut se poser est alors la suivante : pouvons-nous espérer un retournement de situation ou bien s’agit-il d’une réalité bien ancrée dans notre époque? Maintenant que les élites politiques appliquent depuis plus de 30 ans le même type de gouvernance néolibérale de l’État et des finances publiques et que la mainmise du secteur financier sur le reste de l’économie s’avère presque entière, pouvons-nous espérer un retournement de situation?
4) Faire valoir que le financement en matière de lutte à la pauvreté répond à des besoins criants et représente un investissement à moyen et long terme.
Résumé : Les auteurs exposent le coût monétaire élevé que nous payons actuellement en raison des conséquences de la pauvreté. Ils expliquent en quoi les investissements visant à éliminer la pauvreté sont sensés sur le plan économique et comment l’élimination de la pauvreté permettrait d’économiser de l’argent et d’augmenter le bien-être de tous et toutes. Ils concluent le rapport avec des recommandations pour les prochaines mesures à prendre.
Impacts économiques En 2010-2011, 608 M$ ont été versés par la SHQ grâce à ses divers programmes, ce qui a permis d’améliorer les conditions de logement de plus de 240 000 ménages.
· Les subventions de la SHQ ont généré une activité économique de l’ordre de 1,4 G$
· Pour chaque dollar versé par la SHQ à titre de subvention, 2,3 $ ont été injectés dans l’économie québécoise
· En matière d’emploi, les activités de la SHQ représentent près de 7 300 années-personnes dans le domaine de la construction et de la rénovation résidentielles
· Sur le plan de la valeur ajoutée, c’est-à-dire de la création de richesse, on estime les retombées à 1,027 G$. Cette valeur ajoutée créée par les activités de la SHQ équivaut à environ 3,7 % du PIB québécois en 2010
Une diminution des coûts pour la société
L’étude démontre également que les actions de la SHQ contribuent à diminuer les dépenses publiques associées à la pauvreté.
À titre d’exemple :
· La réalisation de 200 logements supervisés pour itinérants permet une économie annuelle de 8,1 M$ en services publics
· Les interventions effectuées en 2010 par l’entremise du programme Logements adaptés pour aînés autonomes et du Programme d’adaptation de domicile ont, quant à elles, permis des économies de 25 M$
Ces conclusions fort positives confirment les résultats obtenus à la suite d'études antérieures, dont la recherche menée récemment par le Conseil national du bien-être social du Canada qui mentionne que les conséquences de la pauvreté coûtent annuellement 25 G$ au Canada, alors qu'il n'en faudrait que la moitié pour la combattre.
Faits saillants : - 108 475 ménages locataires devant engouffrer plus de 80 % de leur revenu pour se loger. Il s’agit d’une hausse de 25 % par rapport à 2006.
- le nombre de ménages locataires québécois consacrant plus de 30 % de leur revenu pour se loger atteint 479 750, dont 227 835 qui paient plus de 50 %. « Tous ces ménages doivent, à un degré ou l’autre, couper dans leurs autres besoins essentiels, en premier lieu dans la nourriture, pour arriver à payer le loyer, s’ils arrivent même à le faire», ajoute le coordonnateur du FRAPRU
- L’organisme estime que l’accroissement du nombre de locataires en difficulté s’explique par la hausse du coût du logement qui, au Québec, a été de loin supérieure à celle des revenus entre 2006 et 2011. Le loyer médian a en effet connu une progression de 13,6 %, contre 9,2 % dans le cas du revenu médian des locataires.