Actions en cours Recherche-action « Vers un meilleur accès au logement en Haute-Yamaska : La réalité des locataires à faible revenu »
Le GASP a participé activement à cette recherche avec les différents collaborateurs impliqués.
Porté avec succès par l'ACEF Montérégie-Est, ce projet est issu d’une consultation du milieu menée par le GASP dans le cadre du PARSIS en 2013-2014. Il met en lumière la réalité des locataires à faible revenu de notre territoire.
Le GAL-H s'est engagé à en assurer le suivi en analysant plus en profondeur les données et les constats, en mobilisant le milieu autour des recommandations et en favorisant l'émergence de solutions à l'égard des besoins identifiés.
Voici le communiqué de l'ACEF ME à la sortie du rapport :
Mise en contexte
Pour de nombreux ménages à faible revenu de la Haute-Yamaska, disposer d’un logement adéquat est souvent un objectif difficile à atteindre. Ceux-ci doivent souvent se contenter de logements qui comportent de nombreux problèmes, qui répondent mal à leurs besoins ou qui sont situés dans un environnement peu attrayant pour la qualité de vie.
«On constate à la suite de notre rechercheque beaucoup de locataires à faible revenu font face à une kyrielle de préjugés, rappelle Roger Lafrance, directeur de l’ACEF Montérégie-est. Mais en plus, ces ménages sont souvent cantonnés aux logements en moins bonnes conditions, de sorte qu’il leur est difficile de sortir de ce cercle de mauvais logements. »
Grâce à l’appui financier de la Conférence régional des élus (CRÉ) Montérégie Est, l’ACEF Montérégie-est a mené une vaste enquête auprès des locataires à faible revenu de la MRC de La Haute-Yamaska. En tout, 250 locataires ont été sondés, sept groupes de discussion ont été formés et 18 entrevues ont été réalisées auprès de différents intervenants du milieu.
Bien sûr, il ressort de cette étude que Granby dispose trop peu de logements sociaux, avec un ratio de 5 unités par 1000 habitants, le plus bas parmi des villes comparables au Québec. Parmi les clientèles dont les besoins sont les plus criants, mentionnons les personnes seules de moins de 50 ans, les grandes familles et les jeunes adultes.
À Waterloo, la communauté affiche un ratio de logements sociaux plus important, avec 42 unités par 1000 habitants. Par contre, cette ville compte de nombreux logements privés en mauvaise condition. Ainsi, on estime que 12,8% des logements nécessiteraient des réparations majeures à Waterloo, comparativement à 4,9% à Granby.
Le rapport met en lumière que les ménages à faible revenu font face à de nombreux préjugés, notamment pour les personnes vivant de l’aide sociale, les ménages avec enfants, les jeunes adultes et les immigrants. De plus en plus de propriétaires demandent de vérifier le dossier de crédit des candidats, ce qui limite encore davantage l’accès à un logement.
Heureusement, avec les années, plusieurs organismes ont mis en place des services pour venir en aide aux locataires, que ce soit dans la recherche d’un logement, le maintien en logement ou la défense de leurs droits. Toutefois, ces services ne suffisent pas à la demande.
« Il ressort de la recherche que les personnes en situation de pauvreté n’ont accès qu’à une petite part du marché locatif privé, signale Nancy Beauseigle, chargée de la recherche. Dans le contexte actuel de désengagement de l’État, nous constatons que les inégalités sociales au niveau du logement ne pourront que s’accroître au cours des prochaines années. »
Recommandations
Le rapport identifie six recommandations pour améliorer la situation. Il propose des campagnes de sensibilisation auprès des propriétaires sur la discrimination et auprès de la population pour contrer les préjugés envers les HLM sur le territoire.
Le rapport suggère aussi aux municipalités d’assurer un leadership en matière de logement et une surveillance accrue sur l’état du parc locatif privé. Il propose à la Ville de Granby de se doter d’une politique d’habitation afin de stimuler le développement de logements sociaux et abordables. Du côté de Waterloo, les auteurs recommandent la mise en place d’un comité de réflexion sur l’état du parc de logements.
« L’accès à un logement fait partie des droits fondamentaux de tout être humain, rappelle Roger Lafrance. Une communauté en santé, c’est une communauté qui permet à tous ses citoyens, plus particulièrement aux personnes les plus démunies, d’avoir accès à un logement de qualité. Nous appelons donc tous les intervenants à s’approprier ce rapport et à se joindre à l’ensemble des recommandations. »
Roger Lafrance, coordonnateur de l'ACEF Montérégie-Est